Histoire cochonne (1ère partie)
Il était prof de philo, mais devant le désintéressement de ses étudiants, il décida de changer de cap.
Elle était astrologue mais par amour pour son philosophe, elle le suivit dans l’aventure.
Benoît et Sylvie ont quitté la grande ville il y a 5 ans pour s’établir sur une ferme et faire l’élevage du porc.
Écologistes dans l‘âme, amoureux des animaux et adeptes de « l’École de Summerhill », ils voulaient une ferme « humaine »où règne un vent de folie et de liberté. Pas question de maltraiter le petit cochon rose. Les porcs seraient leurs enfants, ceux qu’ils n’avaient pas eus.
À la ferme Besyl, le cochon avait la côtelette heureuse, le rognon rieur et la fesse tendre.
Il se promenait gaiement dans les champs, reniflait les pâquerettes, sautillait dans l’herbe folle, la queue en tire-bouchon.
Chaque cochon était appelé par son nom.
Une seule contrainte : le régime alimentaire. L’alimentation des porcs était gérée par ordinateur et on avait banni la malbouffe. Quand Pimpon, le gourmand, se présentait à la station de ravitaillement, l’ordinateur savait s’il avait déjà mangé, et quelle quantité il avait ingurgitée.
Or, s’il avait épuisé sa ration quotidienne, pas question qu’il en reçoive davantage. On ne voulait pas de gloutons sur la ferme, on mettait les goinfres aimablement au pas et tout ça pour leur bien.
Quant à Philomène, la timide aux tendances anorexiques, on l’accompagnait à la mangeoire, on lui susurrait des mots doux pour la mettre en confiance.
Benoît et Sylvie étaient fiers de leur progéniture qui se multipliait à vive allure. La porcherie allait bon train.
Il y avait toutefois une ombre au tableau.
Toutes les nuits, Sylvie rêvait d’un cochon embroché qui rôtissait sur le gril.
Benoît, de son côté le voyait en rillettes.
Nos deux tourtereaux faisaient face à un dilemme de taille, ni l’un ni l’autre ne se résignait à tuer un de leurs « enfants » chéris.
(suite à venir dans un prochain bilet)
Pour rendre justice au titre voici une chanson paillarde de circonstance.