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Anarchiquement vôtre
9 février 2008

White

Bien qu’ensevelie sous la neige depuis 3 mois et presque gelée de la tête aux pieds, je mets le cap sur l’Antarctique.

Depuis quelques jours, je suis complètement frigorifiée par la lecture de White de Marie Darrieussecq.

Iceberg en vue. Crac.

Les premières pages sont déroutantes par le style presque télégraphique qu’utilise l’auteur. Stop. Par la panoplie d’onomatopées qui jalonnent le texte. Vlan.

Un bateau se fraie un chemin à travers une mer houleuse et les glaces de l’Antarctique.

Un avion transportant scientifiques et chercheurs prend la même direction.

Les voyageurs qui se dirigent vers le pôle sud ont le mal de mer, la lectrice souffre avec eux du roulis et du tangage. Beurk.

Ce roman n’a rien à voir avec la littérature conventionnelle, il nous fait voyager par tous les sens dans un espace nue, balayé par le blizzard, blanc de givre, de cristaux de glace se reflétant sur le ciel bleu, entre le conte, le roman et le poème.

C’est l’été au pôle sud, il fait -40C, c’est le soleil de minuit, on sert le champagne en glaçons.

«Accoudés au bastingage, et hop et crac et chchchch… avec la même curiosité nous assistons au gel des haubans. … Puis les gangues de gel, puis les stalac-tites-tombent-mites-montent  du gel sur tous les instruments de bord! »

Les voyageurs ont traîné avec eux leurs fantômes qui parlent pour eux.

« … Edmée, Peter, Peter, Edmée – ouh! ulule encore une voix – le poulailler de fantômes, criaillant et blackboulés – P dit oui, murmure oui, roule oui dans la bouche de E ».

« Avec quelques creux et bosses formés depuis longtemps, des vagues de glace, des sastrugi. Se gazéifiant vers l’horizon, et montant au-dessus d’elle, comme dans une nasse; et nous (les fantômes) dedans, les mêmes inchangés. Dans le givre qu’Edmée souffle nous esquissons des volutes. »

Je reste ambivalente face à White dont la lecture n’est pas facile. (Marie Darrieussecq ne l’est jamais). Mon enthousiasme est plutôt froid.

Du même auteur, j’avais aimé Truisme et Tom est mort.

J’ai trouvé peu de critiques sur White. Je vous renvoie à la critique de presse parfois un peu pompeuse mais qui donne une idée assez juste du roman, et à celle-ci.

white3

Photo: Montréal sous la neige aux abords de la rivière. Février 2008

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Commentaires
C
@ Grominou<br /> Je ne sais pas quelle est la saison idéale pour le lire ce livre surtout si on ne veut pas prolonger indûment l’hiver. Il n’est pas léger, mais ce serait peut-être rafraîchissant de le lire à 30°C
G
Ça a l'air assez spécial... Peut-être à essayer cet été lorsqu'il fera 30°C, bien installée à l'ombre dans le jardin, en sirotant une limonade glacée? ;-)
C
@ Amea<br /> Ne me dis pas qu'en février vous en êtes déjà à l'écharpe de soie et que bientôt vous allez nous causer des premières fleurs dans le jardin?<br /> Si tu as déjà commencé à te découvrir, ne lis pas White.
A
Je ne connais pas cet auteur mea culpa ;-)<br /> Mais ta lecture me donne froid partout... faut dire que cela fait une semaine qu'il y a plein soleil chez nous et que j'ai même osé enlever mon pull! là du coup je met mon écharpe ;-)))<br /> <br /> Bise a toi<br /> <br /> Amea
C
@ SeaRabbit<br /> Je ne te suis pas là. Tu ne m’avais pas conseillé de m’ouvrir à autre chose que la Provence? White, c’est l’Antarctique, pas de lavande, pas de rues bordées de platanes, ni de fontaines.<br /> Mais j’ai peut-être mal résumé le livre. C'est une belle photo du pôle sud. Tu aimerais peut-être les bibittes de Marie Darrieussecq qui n’est évidemment jamais rose. J’en refais une lecture pour comprendre ce qui m’a échappé au début.<br /> Pour ce qui est d’être maso, c’est pas mon truc. Mais j’ai vu comment tu étais habillée pour aller te promener sur le bord du Richelieu. Pas de mitaines, pas de tuque de laine, pas de manteau vraiment chaud, non, mais à quoi t’as pensé? Faut être maso pour sortir en hiver presque nu tête. ;-)))<br /> Qu'est-ce que tu veux, j'aime l'hiver, le ski de fond, les longues randonnées, le paysage tout blanc. À la mi-mars, j'aurai probablement hâte au printemps.
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