Étonnez-moi
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Étonnez-moi
Le temps lui filait entre les doigts. Elle aurait tellement voulu le retenir.
Marité avait eu cent amants à qui elle avait tout donné sans réclamer son dû.
De rencontres en ruptures, elle cherchait encore celui qui ne cesserait de l'étonner.
Il y avait eu Léo, le ténor, qui lui déclarait son amour haut et fort. Mais Léo avait une femme et deux enfants. Un jour, peut-être, il l’aimerait au grand jour, quand les enfants seraient grands.
Fathi, l’Africain, était beau et chaud. Un corps d’ébène qui l’avait fait danser sur des rythmes endiablés. Il l’avait étourdie, le temps qu’elle oublie son chagrin.
Mathew, le Texan, l’avait couvert de bijoux, avait renouvelé sa garde-robe à coup de gros sous. Mathew voyait grand, bientôt ils iraient au Pérou.
Puis Philippe, le pompier au corps athlétique, était passé en coup de vent. C’est dans sa grande échelle qui l’avait fait monter au septième ciel.
Roberto, l’Italien, l’amenait, tard le soir, au bistrot des copains. On y dansait la tarentelle et on buvait du bon vin. Enivrés de musique et d’alcool, les copains lui faisaient la cour et l’aimaient tour à tour.
Gaétan, le curé avait fait de ses dimanches, les jours bénis du Seigneur. Tant dans la sacristie, qu’au confessionnal, elle avait su le prendre, l’aimer, à genoux à ses pieds.
Lui, en retour, lui en donnait tout son soûl.
La courte année passée avec Cloclo, l’artiste peintre, avait été des plus colorée. Jour après jour, il la transformait en tableau vivant, peignant sur ses seins, son dos et ses reins les plus jolis mots d’amour.
Tous les samedis, Cédric, le Parisien, se présentait chez elle, bouteille de Gevrey-Chambertin à la main, baguette sous le bras et camembert bien frais. Autour d’un bon repas, il lui récitait Verlaine et Rimbaud, ensemble ils bâtissaient des châteaux en Espagne.
En compagnie de Marcel le commis-voyageur, elle en avait fait du millage. En voiture, les fantasmes roulaient à 100 km./heure, au gré des paysages.
Sylvain, le plombier, était tatoué de la tête au pied. Pour lui prouver son amour, il s’était fait graver, à la place du cœur, Marité et un bouquet de fleurs.
Marité s’ennuie aujourd’hui. Son sourire espiègle et ses yeux enjôleurs ne trouvent plus preneur.
« Alors, vous qui me lisez,
Étonnez-moi encore,
Juste un soir, une nuitée,
Allez, faites un effort! »
L’inspiration m’est venue en écoutant une chanson de Bénabar que je vous propose d’écouter à votre tour.
Qui sait, vous serez peut-être étonnés d’apprendre que … « Y a pas forcément le prince charmant derrière tous les crapauds ! »
Porcelaine – Bénabar.