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Anarchiquement vôtre
18 février 2009

Les scies n’aiment pas les raies

Le titre a été proposé par Blogue l’Éponge au Jeu des titres.

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Si les scies n’aiment pas les raies, à quoi peuvent bien servir ces scies si ce n’est pour faire des raies ?

Vous devinez que le problème sera de taille aujourd’hui.

Cette phrase sans sens ne sert en effet que de moyen mnémotechnique pour apprendre aux enfants une règle de grammaire.

Mais voilà que je me sens prise entre le marteau et l’enclume. Devrais-je vous entretenir de la langue française, du « bon parler » ou de menuiserie pour respecter le titre proposé?

Pour tout vous dire, la question qui m’agace depuis quelque temps est la suivante :

Serait-ce préférable que les politiciens mettent la scie dans la langue de bois?

Cette question me turlupine depuis la date fatidique du 2 février où, en entendant un  politicien être à tu et à toi avec son invité à l’occasion d’une rencontre protocolaire, j’ai été littéralement sciée.

J’ai toujours été de celle qui abhorrait la langue de la diplomatie et la rectitude politique, mais je me demande maintenant si je ne suis pas un peu vieux jeu en prônant un langage policé.

Imaginons une rencontre protocolaire (situation fictive), où l’on raie toute formule de politesse.

Le premier ministre du Québec, Jean Charest (prononcer raie) reçoit le président de la France, Nicolas Sarkozy à l’occasion des fêtes du 400ème anniversaire de la ville de Québec.

Pour lui témoigner sa reconnaissance, il lui remet la médaille de la Bravoure.

La conversation va comme suit :

J.C.. : Mon cher Nico, tu  peux pas savoir comme je suis content que tu te sois pointé à Québec aujourd’hui. Au nom de tous tes frères québécois, je te remercie mon vieux.

N.S. : Écoute vieille branche, j’ai un horaire assez chargé par les temps qui courent, il va falloir faire court, j’pourrai pas rester longtemps. C’est pas que je te déteste, hein, mais j’ai plein d’mecs à rencontrer.

J.C. : Ah ! bon. Si j’comprends bien, t’as d’autres chats à fouetter, tu  moisiras pas ici.

N.S. : T’as tout compris camarade. Mais putain, c’est la galère ce job ! J’suis jamais à la maison et Carla s’ennuie.

J.C. : Amène ta femme la prochaine fois. On enverra nos pitounes magasiner en ville pendant qu’on travaille.

N.S. : Dac. Là, je te laisse j’ai des vieux potes à rencontrer à Montréal et il faut absolument que je passe à Ottawa voir mon ami Stef.  Il parait qu’avec la crise économique  il a la plotte à terre.

Bon, c’est plutôt sympathique comme conversation, on ne peut pas dire que le discours est ampoulé. Mais, tout de même, si on y mettait un peu plus de décorum. J’ai une petite nostalgie du protocole. Pas vous ?

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Commentaires
C
@ Zed<br /> Qu’en des termes courtois ces choses-là sont dites.
Z
Si les policiciens ciraient leur langue comme leurs chaussures avant d'entrer dans la Chambre, une chose sûre, elle serait moins commune et ne porterait comme habit protocolaire pas que sa majuscule.<br /> <br /> Ze:D
C
@ Jo<br /> Tu as remarqué n’est-ce pas, que j’essaie d’être drôle. C’est pour ne pas pleurer la chute vertigineuse de mes revenus. Ah! si « j’aurais » su, …comme disait le petit Gibus. j'aurais fait clown, les politiciens n’ont pas l’air à avoir de problèmes d’argent.
J
Hilarant!! Ça me fait du bien de rire!!<br /> Mais... en y repensant, si t'"arais" pas écrit ça, j'aurais certainement ris de d'autre chose... ;-))
C
@ Zygomo<br /> Ce jeu des titres, un peu essoufflant parfois, stimule l’imagination et fait naître des trouvailles.<br /> <br /> Pour ce qui est du discours du Président, de ses petites familiarités un peu condescendantes et de sa sortie virulente contre les indépendantistes québécois (quelques millions de Québécois votent pour ce parti politique), l’histoire a fait la Une des journaux ici pendant au moins une semaine. On a frisé la crise diplomatique! L’art de se mettre les pieds dans les plats.<br /> <br /> La maladie du pouvoir est épidémique à l’échelle de la planète, et pas seulement chez les politiciens d’ailleurs. Un virus que nous ne sommes pas prêt d’éradiquer. Mais ça, c’est une autre histoire.
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