Libre, apostasiée et voilée.
Inutile de faire la tête de mule quand au printemps tout renaît.
Il arrive qu’on doive changer son capot de bord et plier devant plus petit que soit.
C’est donc ce que j’ai fait en ce mois de mai riche en rebondissements de toutes sortes : scandales, fourberies, déclarations provocatrices du clergé, la liste est interminable des stupidités qui auraient dû me faire sortir de mes gonds.
Mais soucieuse de ma santé mentale, j’ai décidé de me réfugier derrière le voile intégral.
Je ne sais pas si la loi me le permet, mais bof! il paraît que même les politiciens ne connaissent pas les lois.
Quel bonheur, donc, de pouvoir me voiler et faire un pied de nez à la mouche noire en toute impunité.
Mais attention! Le grand air, le silence, la vue de la voie lactée, la baignade dans un lac nordique en mai ne m’ont pas complètement ramolli l’esprit.
Je reviens à la charge avec la demande d’apostasie.
Suite au refus du gouvernement Harper de financer l’avortement dans le cadre des services offerts aux femmes dans les pays en voie de développement et en réponse aux élucubrations de Mgr Marc Ouellet (qui prépare sa montée sur le trône papal), il me semble qu’une réflexion plus large s’impose sur les raisons qui nous amènent à adhérer à une religion et à la doctrine d’une Église.
Lorsque que j’ai fait une demande d’apostasie l’an passé, ma démarche était de nature philosophique, morale et réfléchie depuis longtemps.
Lorsqu’on ne souscrit plus aux dogmes, aux enseignements, aux positions de l’Église à laquelle on appartient, lorsqu’on a honte jusqu’à renier son chef, n’est-il pas temps d’être cohérent et de poser un geste. Il m’a semblé illogique voire immoral de continuer à cautionner les prises de positions d’une Église qui est toujours allée à l’encontre de principes que je défendaient, soient : l’égalité des sexes et le respect de l’autre dans sa différence.
Bien que je ne sois plus membre d’aucune religion, que mon nom ait été officiellement retiré de la liste des « fidèles », j’aime toujours mon prochain, je le respecte, je suis juste, honnête, mes principes moraux ne sont pas disparus et je suis restée fidèle à mon code éthique. Ma foi! Si Dieu existe … il doit être fier de moi.
Souvent baptisé(e)s à notre insu, peu après notre naissance, n’est-il pas important, devenu(e)s adultes, de penser par soi-même pour faire ses choix avant d’être enseveli sous la boue.
C’est fou ce que deux semaines sous le voile amènent à réfléchir … en autant qu’on le retire.
Il faisait beau, il faisait chaud,
On a installé le quai, sorti le bateau.
En plein cœur du mois de mai, on s’est baigné.
L’eau à peine à 15 degrés.
Pas un chat dans les environs.
Hormis de jolis papillons.
Et le silence meublé par le chant des oiseaux.
Comment vous dire à quel point c’était beau.