Pow! Pow!
Voici un sujet délicat à traiter : La chasse … au cerf de Virginie.
Ou dit autrement : Pourquoi tuer le papa et la maman de Bambi?
Je n’aurais jamais pensé vous parler de ce sujet si Zoreilles ne l’avait abordé dans un de ses billets.
En cette fin du mois d’octobre où la période de la chasse est ouverte un peu partout au Québec, allons-y d’abord de quelques questions élémentaires.
La chasse est-elle une activité sanguinaire? Oui. Inévitablement, si l’on tue un animal, que ce soit à l’arc, à la carabine ou dans un abattoir, … il saigne.
Peut-on faire un lien entre la chasse sportive et une activité pratiquée à l’Age de pierre? Oui et non. Le Paléolithique est une période caractérisée par une économie de prédation où les humains sont des chasseurs-cueilleurs. Ils pratiquaient donc la chasse... non sportive.
Peut-on qualifier le chasseur d’aujourd’hui d’homme de Cro-Magnon? Non Les chasseurs, aujourd’hui, n’habitent pas dans des cavernes.
Loin de moi l’idée d’entamer ici une argumentation sur le bien fondé de la chasse, ni de vous convaincre de quoi que ce soit.
Mais au moment où mon conjoint est parti à la chasse au chevreuil, avec son fusil à la poudre noire (et oui, le fusil à poudre noire remonte au XIVème siècle), je ne peux m’empêcher de penser à lui, sachant tout le soin qu’il a pris depuis quelques semaines pour préparer cette activité avec ses amis. Je sais qu’il est heureux de retrouver ses compagnons de chasse dans le bois, à 6 heures le matin, sous une température de – 5C, son lunch dans son sac à dos, marchant sur la pointe des pieds jusqu’à sa cache pour ne pas effrayer le chevreuil.
En 30 ans de chasse, il a abattu une seule fois un chevreuil. Les autres années, l’animal était trop loin ou mal placé, ou il n’avait pas de bois, ou les bois n’étaient pas sassez longs, ou il devait « faire le chien » pour faire lever le chevreuil. (Chut! Il ne faut pas lui dire, mais je me suis demandée s’il voulait vraiment tirer, lui qui est un excellent tireur au tir à la cible).
Mais tout ça n’a pas d’importance. Il est toujours heureux lorsqu’il revient. C’est une histoire de copains qui partagent un loisir, des repas en gang le soir, des histoires de chasse et de pèche depuis plus de 30 ans. C’est une histoire de gars fiers de s’être entraînés au tir et d’avoir déjoué l’animal qui est souvent plus malin qu’eux.
Alors moi, lorsqu’il revient après 2 semaines de marche au grand air, je suis bien contente de pouvoir faire quelques tourtières à la viande de chevreuil pour le temps des fêtes, au lieu des pâtés au bœuf engraissé aux hormones.
Bonne chasse les amis.