Je me ferai teindre en blonde
Le plaisir de rouler sur les routes du Québec disparaît au fur et à mesure qu’on nous dévoile la liste des ponts et viaducs susceptibles de s’effondrer au moindre souffle du vent.
Vous vous demandez peut-être pourquoi je reviens sur cette question de ponts et qu’est-ce que le fait d’être blonde a à voir avec cette calamité.
J’entends déjà vos préjugés sur les blondes : elles ne comprennent rien à l’ingénierie, elles sont têtes en l’air, écervelées et ne sont aucunement touchées par ce problème.
Vous avez tout faux.
J’ai remarqué, depuis quelques temps, qu’il y a de plus en plus de voitures décapotables qui circulent sur nos routes. Le cabriolet prend des allures de liberté et permet à ses occupants de respirer l’air frais des campagnes, d’humer l’odeur des champs de fleurs, d’admirer le bleu du ciel et de rouler cheveux au vent. Je présume que ces doux plaisirs de la vie diminuent de beaucoup le stress provoqué par nos routes et nos ponts cahoteux.
Or, toutes ces voitures sans chapeau que je croise depuis quelques temps, sont conduites par des hommes grisonnants et un peu chauves, accompagnés de jeunes et jolies blondes aux cheveux qui ondulent dans le vent. Vous me direz, avant que mes cheveux flottent au vent, ce sera pour les calendes grecs. Moi je vous dis que l’été prochain, je pourrai être assise aux côtés d’un sugar daddy vieux grincheux gentleman riche, grisonnant et au front dégarni qui pavoisera avec sa jolie blonde.
Oh! Oui, l’été prochain je me ferai teindre en blonde.