Le vieux quai

Usé par tant d’années,

Perdu  au milieu de nulle part,         

Il n’entend plus que le silence,

D'une forêt inhabitée.

On l’a déserté

Pour cause de vieillesse.

Trop de rides, trop de nœuds,

Dans le bois vermoulu.

Il envie son semblable

À quelques lieues de là.

Un peu moins décrépit,

On lui tient compagnie.

Ah! Vous me direz,

On le piétine celui-là,

Mais c’est nécessité

Si on veut y flâner.

« Psst! Psst! Par ici.

Oui, toi là-bas. Approche. »

Vous avez entendu?

Je crois qu’il me courtise.

Tiens, j’irai voir de plus près,

Cette chaloupe verchères,

Juste comme ça,

Sans en avoir l’air.

Musique: J'ai pour toi un lac - Gilles Vigneault

Comments

[Caboche]

@ Jo
Ah! Si tu voyais ce décor en trois dimensions, si tu entendais le silence, si tu sentais le fond de l’air … si tu goûtais au plaisir de se retrouver seule au fin fond de nulle part.
Un voyage où tous les sens sont en éveil, un baume pour le cœur.

[Caboche]

@ zygomo
Tu me permettras de me faire toute petite devant la poésie de Lamartine, mais son texte rend très bien ce que j’y ai vécu.
Ces lacs sauvages, perdus en forêt, me laissent une « impression » de beauté encore plus grande que celle du lac du Bourget que j’ai aussi pris en photo.

[Jo]

Wow!! Nous n'avons rien perdu pour attendre!!!
Bravo!

[zygomo]

Heureux de ce retour accompagné de si jolies photos (je suis "objectif") illustrant ce beau texte. Une dé"lac"tation !
"Oh! temps suspend ton vol, et vous, heures propices, suspendez votre cours"... Cela conviendrait également à ses magnifiques instants que tu as figés, je suis certain que Larmartine eut été de mon avis.

[Caboche]

Quand on part avec désinvolture, on revient sur la pointe des pieds.