Optique d'une illusion
N’ayant pas les sous pour aller passer une semaine à Paris, j’ai pensé m’en donner l’illusion et simuler une promenade sur les quais de la Seine, en allant me balader sur les Quais du Vieux Port de Montréal.
Musique d’accordéon-musette aux oreilles, je pars donc visiter « Les bouquinistes du St-Laurent », événement estival qu’on annonce dans tous les médias.
Surprise et déception étaient au rendez-vous. Aucun livre jauni, pas de perles rares, pas de vieux dicos, pas de bouquins qui dégagent une odeur d’histoire et dont les pages, fines comme un parchemin, doivent être tournées avec tant de soin. Il n’y avait qu’une vingtaine de kiosques le long d’un quai et des vendeurs sans âme qui cherchaient à écouler des livres avant de devoir les mettre au pilon. Vingt minutes m’ont suffi pour faire le tour d’un lieu froid et sans atmosphère. Ma balade dans les rues du Vieux-Montréal, lieu touristique par excellence de la ville, ne fut guère plus réjouissante. Hormis le plaisir masochiste de marcher, en sandales, sur les pavés anciens, histoire de me faire souffrir un peu du pied et du plaisir pour l’œil de photographier l’architecture de ce quartier, l’animation qu’on y propose est d’une banalité honteuse. Pour finir l’escapade, au resto, la facture était un peu salée pour un canard à l’orange trop cuit, une crème brûlée desséchée et un expresso un peu trop allongé. L’industrie du tourisme se plaint de la baisse de fréquentation des touristes à Montréal, donnant comme raisons la trop grande valeur du huard, le coût de l’essence, voire même la malpropreté de la ville. Après une petite balade dans le Vieux Montréal hier, je me suis demandée qu’est-ce qui pourrait bien attirer l’étranger? J’ai trouvé. Nous aurons cet été une panoplie de festivals tous plus étonnants les uns que les autres : le festival de l’omelette géante de Granby, le festival de la gibelotte de Sorel, le festival du bleuet, celui du cochon de Sainte-Perpétie, celui de la galette de sarrasin de Louisville et j’en passe. Ici, on ne manque pas d’imagination. Et aujourd’hui, on fait la fête puisque c’est notre fête nationale. Bonne St-Jean! Bonne fête Québec!