Cibouère!
Le 1er mai, qu’est-ce que c’est?
Pour La Presse, le plus grand quotidien français en Amérique, (il est présenté dans un très grand format), ce qui était à la Une du journal ce matin, sur une moitié de page : La défaite d’un club de hockey…
Cibouère! Tu parles qu’on s’en fout de la défaite des Canadiens de Montréal. Les hockeyeurs millionnaires iront se reposer sur les terrains de golf juste un peu plus tôt.
C’est seulement en page A6, qu’on parle de la hausse du salaire minimum des petits travailleurs.
Une «hausse historique»dit-on de 50 cents l’heure pour atteindre 8,50$. Soit, une hausse de 6,25%.
Et le gouvernement se tape les bretelles. Il prépare les prochaines élections.
Surtout, n’informons pas le bon peuple, ne lui parlons pas de la hausse des tarifs d’électricité (13% depuis 2003), du logement (15% depuis 2000), de l’alimentation (11% en deux ans).
Ne l’informons pas que depuis 25 ans, le revenu des plus pauvres a diminué de 20% pendant que celui des riches augmentait de 16%.
Qu’y a-t-il à fêter quand le salaire minimum ne permet toujours pas de vivre au-dessus du seuil de pauvreté?
Le 1er mai aurait été une belle occasion pour les journalistes de sensibiliser et d’informer la population sur les inégalités sociales.
Où sont les dirigeants syndicaux aujourd’hui?
Qu’attendent-ils pour parler d’équité salariale, du droit de se syndiquer, du statut précaire des travailleurs à temps partiel, des conditions de travail des travailleurs autonomes, de l’appauvrissement des personnes âgées et retraitées.
Ces batailles sont loin d’être gagnées.
Les syndicats ont la colonne vertébrale bien molle. On est loin des années 70.
Il serait temps qu’ils forment leurs délégués et leurs membres, qu'ils leur apprennent qu’on ne boit pas le café avec le patron … cibouère!
La solidarité, qu’est-ce que c’est?