Mon voisin d'en face
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Ce billet a été écrit dans le cadre du Jeu des titres suite à une proposition de Mica.
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Deux blogueurs ont déjà pris la parole:
Chez Ras-le-blog et chez Ainsi va la vie qui va
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Mon voisin d’en face est décédé. C’était un homme dans la cinquantaine, petit, front dégarni, tempes grisonnantes et yeux rieurs. Un homme poli, courtois et plutôt réservé qui nous saluait sans plus.
Certains disaient qu’il avait des comportements étranges. Mais sur ma rue il y a toujours plein de ragots qui circulent. Moi, je le trouvais plutôt sympathique.
Un matin où j’étais allée faire des courses à la fruiterie, je l’avais croisé et nous avions bavardé de choses et d’autres. C’est à ce moment qu’il m’avait parlé de son intérêt pour la réflexologie ainsi que pour tout ce qui avait trait au pied et au bien-être du corps.
J’avais trouvé un peu bizarre cet emportement subi que je ne lui connaissais pas et cette passion qu’il entretenait pour les pieds. Pour être polie, je m’étais montrée intéressée par le sujet.
Il m’avait même proposé un traitement expérimental où il associait la réflexologie, le bain de pieds et la manucure pour obtenir, selon ses dires, l’équilibre et l’harmonie de l’être.
Franchement je me méfie des adeptes des médecines alternatives, holistiques et charlatanesques.
J’avais poliment refusé, d’autant que je n’aime pas les doigts de pieds manucurés.
Ce matin dans le journal, j’ai appris un peu plus de choses sur mon voisin d’en face.
À la une du Nouvelles de ma ville, on pouvait lire :
Suicide d’un quinquagénaire
Dans un quartier paisible du nord de la ville, les policiers ont découvert hier le corps d’un homme qui selon toutes apparences se serait suicidé.
Un voisin avait remarqué une odeur inhabituelle qui émanait du sous-sol de la demeure où une fenêtre était resté entrouverte.
Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, ils ont découvert l’homme pendu dans sa chambre.
Tous les murs de la maison étaient tapissés de photos de pieds de femmes.
Un spectacle plus macabre attendait les enquêteurs au sous-sol de la résidence.
Des pieds entiers étaient conservés dans le formol et au côté de chaque bocal, un soulier…
Je crois que je l’ai échappé belle.