Tous à l'abri
Qu’est qu’on peut raconter à la mi-novembre quand les bernaches sont parties,
quand il faut ranger le vélo et qu’il n’est pas encore temps de sortir les skis?
C’est gris, c’est froid, il y a plein de nuages sur Montréal, du smog à me couvrir l’âme de mélancolie.
Et puis il y a ces élections provinciales. C’est gris, c’est froid, c’est plein de nuages et de smog à en avoir honte tellement les discours ne sont que des âneries.
« Les feuilles mortes se ramassent » … au râteau, non, je n’ai pas oublié comme c’est pénible pour le dos, quand il fait froid, et que le temps est gris.
Alors, en attendant l’hiver, pour oublier un peu cette morte saison, j’ai pris mon courage à deux mains, j’ai installé l’abri, espérant qu’il me protégerait de toutes leurs bouffonneries.
L’installation de l’abri n’est pas de tout repos. Comment vous expliquer, c’est comme un jeu de Meccano. Il y a une grande toile, des cordes et des dizaines de poteaux. Ils s’emboîtent les uns dans les autres, chacun a sa place. Aussi bien vous dire qu’il faut faire gaffe. Un mâle à gauche, trois mâles à droite, (les poteaux) et voilà que tout est bousillé. Ça porte mal et la tige centrale, du coup, est mal alignée. Il fait toujours froid, il y a plein de nuages, le Québec se meut péniblement dans le smog et le gris parce que ses chefs le gardent petit, petit, pour qu’il ne soit pas un pays. Comment me mettre à l’abri de leurs idioties J’en ai des frissons. René, je m’ennuie … de la façon que tu avais de nous faire sentir grands, de nous enflammer, de nous dire que nous aussi : Oui, nous le pouvions, ce pays.
On constate les dégâts après avoir mis la toile et ficelé le tout.
C’est alors qu’Il faut recommencer, à la lumière des réverbères, entre chien et loup.